Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
USA TRIP 2013
14 septembre 2013

16th day : Around Moab

 

 

Journée de transition et de repos. Lever un peu morose, sommeil pas bon, bruit, cris, pieds lourds, grumfff, etc… Ça commence doucement. On tente de rentrer dans un resto recommandé pour le lunch. Nous sommes plusieurs à attendre près de la caisse (on est placé aux US), c’est long, peu aimable, une personne s’escrime à l’accueil pour se faire rembourser pour une raison inconnue. Personne ne s’occupe de nous, or nous sommes quelques-uns à attendre avec philosophie…enfin  au bout de 5 mn on se casse. La philo ne se mange pas, pas encore.

On tombe sur le Moab Diner, juste en face, un diner typique, des banquettes en sky, des serveuses accortes, une ambiance US (même si la moitié des clients sont français)… super petit déj, la journée reprend de la couleur. On nous ressert du café sans arrêt…C’est donc vrai, cela existe…

On trouve la concession Chevy et on arrive à s’expliquer, déjà que la mécanique est un sujet obscur, il nous rassure et nous convainc que c’est le bouchon du réservoir qui se ferme mal et que si nous entendons le clic c’est que tout va bien. Il y aurait un capteur à l’intérieur. Bref, si on fait  100 miles de plus le truc va se réinitialiser et l’indicateur s’éteindra. On peut continuer à rouler.

Si besoin on peut aller a Cedar city (La porte à côté si on a un référentiel US mais quand même 200 miles) où se trouve la plus grande concession de l’état.

 On décide de visiter les arches de Moab. Apres le guichet et une rituelle visite au visitor center (beaucoup d’alerte sur le risque de déshydratation) on prend notre bouteille d’un galon (près de 3 litres) et on grimpe par une route assez étroite vers le plateau. Les arches n’apparaissent pas toutes facilement, certaines sont à portée de l’œil, d’autres non. On passe près de la roche tremblée (ah ah) en fait c’est un roche en équilibre sur un piton rocheux isolé. C’est beau.

La chaleur est écrasante, on souffre, on marche, on visite, on est ébloui, c’est irracontable alors allez voir vous-même. Ces fenêtres qui donnent sur le ciel sont incroyablement étranges, elles racontent un monde oublié, un monde qui marche à pied. Nous sommes nombreux à admirer ces paysages, ces fenêtres, personne ne crie, silence religieux ? Certaines arches sont à quelques heures à pieds, elles sont fragiles et l’une d’entre elle s’est écroulée il y a quelques années.

Pour faire nos 100 miles on cherche une destination…. On décide de poursuivre sur la 191 vers Monticello. Petit point important, notre intérêt pour un resto (merci le routard) se heurte à notre incapacité à le trouver, il est situé à la sortie nord de Moab, on a dû passer 10 fois devant sans le voir et on ne le trouvera jamais.

Monticello, comment dire ? …. ben dis rien. On mange des barres de céréales et une banane, assis dans la voiture derrière le poste du sheriff. On a fait 100 miles et la loupiote orange est toujours là. On rentre.

A l’aller, nous avions remarqué sur la route le panneau « Canyonlands », drôle de nom, je pensais à une sorte de Disneyland, mais cela ne semblait pas être totalement le genre du coin. Au retour on prend la route qui y mène. Ça commence par une longue, longue, longue ligne droite puis on entre dans un monde un peu montagneux, rugueux, avec une petite route. On s’arrête au news paper, une fresque indienne qui remonte à plusieurs siècles, malgré tout, personne n’a pu décrypter les signes utilisés. On appelle cela des pétroglyphes, ils sont assez fascinants. Ce sont des formes stylisées  qui ressemblent beaucoup à des dessins d’enfants (les grosses têtes) ou à des extra-terrestres pour les féru de « la terre a été colonisée par des aliens » cf. Stargate.  Si certaines figures sont reconnaissables et réutilisées ailleurs dans le pays, personne n’a de certitude. La culture des premiers indiens disparait. La route débouche ensuite sur un pur délire, des canyons gigantesques, des plaines démesurées, un paysage qui rend tout petit on en rencontre parfois, (à la montagne par exemple) mais là c’est différent, on n’est pas à notre place, c’est comme la terre avant que nous soyons en mesure de comprendre ou nous sommes. C’est immense, on roule des miles sans croiser quiconque et les canyons défilent comme à la parade, avec la distance on voit comment ils évoluent, certains sites montrent l’effet de l’érosion, l’imagination devient folle.

Apres quelques 50 miles on s’arrête au visitor center pour payer notre eco au park (comme il est tard nous mettons l’argent dans une enveloppe dans un tronc dédié) puis nous entrons, une femme ranger est là, elle s’apprête à fermer le centre. Rentre alors un groupe improbable (belgo-ecosso-français) emmené par un français comme on aime les détester, imbu de lui-même ; « je parle sans accent » ben voyons ! Des questions bêtes « pourquoi la roche est rouge ? », une inculture crasse « combien de temps pour voir l’effet de l’érosion en année, c’est visible en moins d’une génération ? »… et tout à l’avenant… pénible, on a acheté nos cartes postales sans oser dire que nous sommes français, mais « bast » notre accent nous a trahis encore une fois. On apprend que nous sommes hors saison. Il fait trop chaud l’été, les touristes de l’intérieur viennent au printemps ou à l’automne. Là aussi on nous met en garde contre la déshydratation, et la faim, on peut se perdre. Au bout de la route, on arrive sur un enchevêtrement de goulets étroits, de roches dispersées, Canyonlands se poursuit de l’autre côté pour des paysages encore plus grandioses. Incroyable. C’est ce que j’ai vu de plus marquant à aujourd’hui.

Retour vers Moab, on s’arrête visiter l’arche de Wilson (du nom d’un original qui vivait seul à côté) c’est une arche isolée et magnifique, j’y grimpe et je suis seul pendant un moment. Beaucoup de graffitis dont un improbable « Allez l’OM » daté de la veille… j’en frémi.

Pour clôturer cette journée on retourne aux arches pour prendre quelques photos de coucher de soleil, c’est toujours aussi beau, on marche vers un point of view qui donne sur une arche célèbre « delicate ache » mais on est loin, très loin de l’arche. Si nous avions pris le chemin pour y aller c’était 2h de marche. Mais là on aperçoit l’arche dans le coucher du soleil et une centaine de spectateurs alignés, assis autour de l’arche, même à distance c’est impressionnant.

Un peu fatigué, on a fait près de 400 miles aujourd’hui et la loupiote brille toujours

Pour le diner on arrive finalement dans une brasserie. Il y a beaucoup de petites entreprises de ce type, la bière est souvent légère mais très bonne. Donc on se retrouve dans la Moab Brewery coté bar avec des chaises hautes. Le bar est en fer a cheval et entre dans la salle, beaucoup de monde autour, des gens qui finissent la journée de travail, des bikers, des jeunes, ils commandent et repartent ou ils restent là à siroter une bière. Manifestement, on n’est pas trop du côté touriste au vu des gens autour de nous : une jeune femme raconte sa vie à un copain, une équipe de je ne sais quoi (bowling ?) fête une probable victoire à grands coups de toast. Ils ont tous le même tee shirt. Les télés sont omniprésentes retransmettent des événements sportifs. Au-delà des portes, on entend des joueurs de billards. C’est bon : hamburger de rigueur. On commence à s’habituer à l’excellence de la viande.

La bière est excellente.

 

Retour à l’hôtel : on discute avec l’accueil sur les bruits de la nuit passée. Elle nous confirme que les personnes sont toujours présentes et de téléphoner si souci. Finalement la nuit est calme après quelques aller retours jusqu’à 11PM.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
USA TRIP 2013
Derniers commentaires
Publicité